C’est un coup de tonnerre dans le monde du vélo.
L’un des plus grands fabricants européens vient d’annoncer sa mise en faillite, plongeant des centaines de salariés dans l’incertitude et provoquant un véritable séisme dans un secteur déjà fragilisé par la baisse de la demande.
Le rêve de la mobilité verte, porté par la pandémie, semble aujourd’hui s’essouffler brutalement.
Un leader historique en difficulté
L’entreprise, dont le nom est associé depuis des décennies à la fabrication de vélos haut de gamme, était considérée comme un pilier de l’industrie cycliste européenne.
Basée aux Pays-Bas, elle produisait des vélos électriques, de ville et de course exportés dans plus de 30 pays.
Mais après plusieurs années de croissance fulgurante, la société a été rattrapée par une série de problèmes financiers :
stocks invendus, retards de livraison et explosion des coûts des composants.
“Nous avons connu une demande sans précédent pendant la pandémie, puis un effondrement soudain dès 2023.
Les entrepôts se sont remplis, les ventes se sont effondrées, et la trésorerie n’a pas tenu.”
— explique un cadre du groupe, sous couvert d’anonymat
Plus de 400 emplois menacés
Le dépôt de bilan concerne directement plus de 400 employés, répartis entre les sites de production, les bureaux administratifs et les ateliers de réparation.
Les syndicats dénoncent une catastrophe sociale et industrielle, alors que des familles entières dépendent de cette entreprise depuis plusieurs générations.
Dans certaines villes, l’usine représentait le principal employeur local.
Les salariés, sous le choc, se disent “trahis par un management qui a misé sur une croissance artificielle”.
“On nous parlait d’avenir, d’électrification, de conquête du marché européen…
Et du jour au lendemain, tout s’effondre.”
— témoigne un ouvrier, la voix brisée
Un marché saturé après l’euphorie du Covid
Le cas de ce fabricant n’est pas isolé.
Après l’explosion des ventes pendant la pandémie — quand les déplacements doux et le télétravail ont dopé la demande —, le marché européen du vélo traverse une crise de surproduction sans précédent.
Les entrepôts sont pleins, les détaillants peinent à écouler les stocks, et les consommateurs hésitent à investir dans des vélos électriques de plus de 2 000 €.
La hausse du coût de la vie et la baisse du pouvoir d’achat ont également freiné l’élan.
Les experts parlent d’un “effet boomerang” post-Covid : après des années d’euphorie, le marché est retombé brutalement à la réalité.
Parmi les causes principales de cette crise :
-
Une offre excédentaire face à une demande en recul.
-
Des problèmes d’approvisionnement persistants depuis la pandémie.
-
L’augmentation du prix des matières premières et du transport.
-
Une concurrence asiatique de plus en plus agressive sur les vélos électriques.
Un symbole de la fragilité de la transition verte
Cette faillite illustre aussi les fragilités du secteur de la mobilité durable.
Si les discours politiques vantent encore la “révolution verte”, la réalité économique est tout autre :
de nombreuses entreprises, après avoir investi massivement pour répondre à la demande post-Covid, se retrouvent aujourd’hui piégées par leurs propres ambitions.
“Le vélo électrique est un marché d’avenir, mais il ne peut pas croître indéfiniment.
Les acteurs qui ont voulu aller trop vite sont les premiers à tomber.”
— analyse un économiste du secteur industriel
Les faillites se multiplient en Europe : plusieurs start-up spécialisées dans les trottinettes électriques ou les vélos connectés ont déjà fermé leurs portes en 2024.
Même les grands groupes peinent à maintenir leur rentabilité face à l’effondrement des marges.
Des repreneurs potentiels déjà à l’horizon
Malgré la gravité de la situation, plusieurs investisseurs étrangers se sont déjà manifestés.
Des fonds allemands et suisses étudient la possibilité d’une reprise partielle, notamment pour sauver les brevets technologiques et les lignes de production de vélos électriques.
Cependant, le gouvernement néerlandais a prévenu : aucune aide publique directe n’est prévue pour le moment.
Les discussions se concentrent sur la possibilité de maintenir une partie des emplois à travers une restructuration.
“Nous ferons tout pour préserver le savoir-faire et la production locale,
mais la priorité reste la viabilité économique du projet.”
— a déclaré un représentant du ministère de l’Économie
L’avenir incertain du “made in Europe”
Cette faillite sonne comme un avertissement : la production européenne de vélos, jadis florissante, est aujourd’hui menacée par la concurrence asiatique et la volatilité du marché.
Les fabricants locaux, confrontés à des coûts élevés, peinent à rivaliser avec les géants chinois capables de produire à bas prix et de livrer plus vite.
Le choc de cette annonce dépasse donc largement le cadre d’une seule entreprise :
il remet en question la capacité de l’Europe à protéger son industrie du vélo, symbole même de la mobilité durable qu’elle cherche à promouvoir.
Et pendant que les ouvriers attendent de savoir ce qu’il adviendra de leur emploi,
une question hante tout le secteur :
le vélo européen peut-il encore tenir la route face à la tempête mondiale ?